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Chaque année, à New York, des délégations des peuples autochtones du monde entier se rassemblent durant l'Instance Perma- nente aux Questions Autochtones de l'ONU. Cette année, du 19 au 30 avril, une délégation de 4 citoyens basques était pré- sente lors de cette 9ème session. Jojo Bidart, et Audrey Hoc du Pays basque nord, Urko Kolomo et Jon Sarasua du Pays basque sud. Organisée à l'initiative d'Autonomia Eraiki, cette délégation entendait une fois de plus alerter l’assistance de l’UNPFII sur les contradictions de l’Etat français, car celui-ci a signé des traités internatio- naux qu’il ne respecte pas, puisqu’il ne veut toujours pas reconnaître les peuples autochtones de son territoire. Manifeste- ment, l’Etat français refuse de reconnaître aux Basques se trouvant présentement sous son administration le statut de peuple autochtone. Statut qui, à la lecture des critères onusiens s’applique parfaitement aux Basques du Pays basque nord.

DOCUMENTS/DOKUMENTOAK

18/01/2010

MARTINIQUE : VOYAGE POLITICO-TROPICAL

au soleil.jpgLe voyage se poursuit en terre martini- quaise. Je quitte Le Prêcheur en direction de Fort de France en compagnie de Fred, animateur d’ateliers de danses tradition- nelles. « Tu as vu ici, ce n’est plus l’île aux fleurs, c’est l’île aux voitures ». En effet, malgré l’abondante végétation tropicale du Nord de l’île, le nombre de voitures est assez impressionnant et la conduite très sportive. Pas possible de trouver un vélo dans le nord : « Tu ne te rends pas compte, un vélo ici c’est la régression sociale, tout le monde veut son 4x4 et montre son 4x4. » Fabrice du Prêcheur me confiait de la sorte sa pré- occupation envers le grand travail de conscience à éveiller chez les Martini- quais, fiers adeptes de la société de consommation. J’ai rendez vous ce vendredi matin à la maison des Syndicats avec Patrick Doré, syndicaliste de l’UGTM qui doit m’informer sur la préparation de la mobilisation du 5 Février.


Le doute du « 5 février »

 

Patrick Doré, secrétaire général de l’UGTM, est un peu inquiet pour le 5 février. Pour lui, si 80 % de la population a voté « Non » le 10 janvier, c’est de mauvaise augure pour le 5 février.

L’an dernier, le 5 février avait vu un rassemblement de dizaines de milliers de personnes à Fort de France qui dénonçait la « pwofitasion » : le « kolektif du 5 Févrié » avait vu le jour.

A la veille de cette date anniversaire, Patrick Doré est sous le choc devant le score hallucinant du « non » du 10 janvier.  Il ne voit aucune logique dans l’émancipation du peuple Martiniquais , « c’est comme si en 30 ans on avait pas avancé ! Cela fiche un sacré coup ! Cela dit, j’ai l’impression que c’est en Corse et au Pays basque que la déception est plus grande».

Cette année le 5 février sera une journée de mobilisation symbolique, anniversaire, une seule journée de grève a priori. Pour Patrick Doré la population ne suivra pas pour plus longtemps. « En plus, en ce moment,  Haîti occupe tous les esprits. Il y a une grande préoccupation des Martiniquais à l’égard de la République Noire voisine, la solidarité est en marche. La grève n’est donc pas la priorité pour la population ». D’après lui, il semblerait aussi qu’il y ait un manque de confiance envers l’action syndicale et politique, la population n’y croit plus. Beaucoup ont en effet souffert et perdu leurs emplois au lendemain de la grève. Coïncidence ? Sanction ? Stratagème politique ?  Il craint de fait une radicalisation des actions, surtout chez les jeunes : « Il faut trouver une troisième voie. Ce ne sera sûrement pas celle du PPM ! ». Enfin, il s’interroge sur la forme du combat syndicaliste en Martinique : « est-ce que nous ne nous sommes pas trop engagés dans une voie trop institutionnelle ? Telle est la question à se poser. » Patrick Doré évoque alors la lutte bien différente en Guadeloupe où le LKP a réussi un consensus, la création d’un contre pouvoir au-delà des institutions. Il suivra d’ailleurs de près la mobilisation sur l’île voisine à partir du 20 janvier.

Malgré tout, l’UGTM espère du monde dans la rue le 5 février : « La lutte continue, l’histoire avance, elle ne recule pas ! On est pas révolutionnaires sans une dose d’utopie ! » conclura Patric Doré. Affaire à suivre donc le 5 Février. Le rendez-vous est pris.

 

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Consultation du 24 janvier: l’union sacrée autour du « OUI »

 

Dix partis ou formations politiques vont entamer leur campagne en faveur du « oui » dès le lundi 18 janvier. Il s’agira pour eux de scander à l’unisson l’adoption d’une collectivité unique en Martinique où fusionneront Conseil Régional et Général. Une sorte d’union sacrée ou vont se retrouver côte à côte indépendantistes du RMC, les progressistes du PPM, les « UMP » de Rassembler la Martinique, les socialistes du FSM. Curiosité sur l’île, François Bayrou s’est rendu sur place pour exprimer sa position en tant que représentant du Modem sur un « non » catégorique .

 

La position du RMC et du Modemas

 

Après la déception au lendemain de l’échec de l’Article 74,  le RMC (Rassemblement Martiniquais pour le Changement) s’est finalement prononcé en  faveur du « OUI » pour la consultation du 24 janvier. Le RMC regroupe plusieurs partis politiques : Bâtir le Pays Martinique, CNCP, RDM, PCM,  Mouvement Populaire Pilotin, Modémas, Palima, Vivre à Schoelcher, Objectif 74, MIM.

Pour le Modemas (Garcin Malsa, Marcellin Nadeau), c’est un « oui » sans conviction. Un « oui » pour ne pas gêner le RMC. Comme le précise Félix Zaîre du Modemas et élu à Sainte Anne : « l’article 73 n’est pas notre tasse de thé, et l’Article 74 ne l’était pas vraiment non plus.  Nous, nous sommes souverainistes, et nous avons milité en faveur du 74 le voyant comme un petit pas vers ce que nous souhaitions vraiment . Un petit pas solidaire vaut mieux qu’un grand pas solitaire . Maintenant, pour le 24 janvier, la position officielle du Modemas est le « oui » mais du moins à Sainte Anne, aucune consigne de vote ne sera donnée. Pour nous, Sarkosy a réussi son coup. Cela ne s’était jamais vu un referendum sur deux tours ».

 

png_raphael_confiant5.pngRaphaêl Confiant pas content

 

Le célèbre écrivain à défrayé la chronique en publiant sur son blog une lettre assassine adressée à son peuple. En voici quelques extraits :

« […] Le Papa Blanc se marre. Ses enfants nègres ne sont pas sérieux. […]

73% de «NON» en Guyane et 80% en Martinique. Donc si l’on comprend bien, les mêmes qui ont défilé et braillé en février pour faire plier l’État «colonialiste» votent aujourd’hui comme un seul homme pour rester à jamais enlacés dans les bras de ce même état colonialiste. Français jusqu’ad vitam aeternam, voilà ce qu’ils veulent être et rester ! […]

À ces gens, je dis: allez vous faire foutre! À ce peuple, je dis qu’il n’est qu’une sous-merde, un ramassis d’aliénés, d’alimentaires et de lâches. Une tâche sur la carte du monde, une salissure. Un étron.[…]

Adieu (ou plutôt «Au Diable!»)…

 

Lire le texte complet sur Montray Kréyol

 

Audrey Hoc, Le Diamant, le 17 janvier 2010

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